lundi 6 avril 2009

Opération Tonnerre



1965

Titre original: Thunderball
Titre francophone : Opération Tonnerre

CinéasteTerence Young
Comédiens : Desmond Llewelyn - Claudine Auger - Sean Connery - Adolfo Celi - Luciana Paluzzi - Molly Peters - Martine Beswick - Bernard Lee - Lois Maxwell

Vu en dvd

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Le dernier James Bond vintage que j'ai vu était le Dr No, en collection Le Monde, vieille mouture donc et j'avais été choqué par la pauvreté visuelle et sonore de l'édition. C'est un peu avec inquiétude que je retournais au charbon en mettant la galette de Thunderball de la même collection.

Or, si le pré-générique avec le canon crachote pas mal, plein de taillades et autres tâches, le reste du film est de bonne facture. Les couleurs sont fières sur le LCD. L'histoire invite à d'euphoriques ballets chromatiques. Le spectacle est jouissif pour l'oeil, du rouge des combinaisons au jaune des flammes, en passant par le bleu des mers bahaméennes ou le vert végétal.



Un James Bond est un bonbon à savourer des yeux et ce festival de couleurs compense largement le manque de rythme. Par moments, la tranquilité, propre à ces vieux polars des sixties encore axés sur l'intrigue et sur un montage lisible, se transforme méchamment en une promesse de sommeil si l'on n'y prend pas garde. Essentiellement quand la bataille subaquatique prend ses aises sur la bobine. On trouve le temps long. Inutilement. Les scénaristes et producteurs ont peut-être songé que le succès de Cousteau résidait surtout dans le temps d'exposition des masques et bouteille à oxygène? Etrange. Aujourd'hui le film prend un sacré coup de vieux avec ce facheux ralentissement.

Si le film vieillit mal sur cet aspect, heureusement sur d'autres points, son époque se fait sentir de plus intense et réjouissante manière.

Tout d'abord, Ken Adam est toujours aux commandes des décors dont l'architecture est parfaitement indiquée, pensée selon le cadrage de Terence Young. Surtout elle exprime à merveille l'idée que l'on se faisait de la modernité à l'époque, que ce soit dans l'expression sous-terraine et froide comme l'acier de la salle de conférence de SPECTRE ou bien dans la chaleur de l'accueil dans la chambre de l'hotel de Bond à Nassau.


Quoiqu'il en soit Adam et Young usent avec habileté des perspectives, des obliques, suffisamment pour éveiller dans l'oeil du spectateur une sorte de plaisir gourmand mais également pour inventer un style de décors réconnaissable, aux traits typiquement bondiens, entre architecture domestique et décors vastes de science-fiction. C'est ingénieux et percutant.

Bien entendu, l'ingrédient libidinal des James Bond Girls n'est pas oublié. On a droit pour celles et ceux que ça fait rêver aux muscles souvent dénudés d'un Sean Connery au physique solide et viril, en pleine force de l'âge, jamais pris en défaut.

Mais en ce qui me concerne ce sont les JB Girls qui tiennent le haut de mon pavet. J'utilise le pluriel pour être poli car il n'y en a qu'une, et quelle dame, qui me fait rissoler du caleçon. Molly Peters a pour elle d'être dodue, appétissante, vraie femme, mais la pauvre a un regard qui manque de charme.

Martine Beswick n'est pas loin d'être complètement fade.

La plus décevante est la française Claudine Auger, qui manque de stature, de sexe, de graouaarrr, le "je-ne-sais-quoi" comme disent les anglais. Aussi son personnage reste-t-il impertubablement froid et sec.

Elle se fait méchamment damer le pion, que dis-je, claquer le beignet oui, par une Luciana Paluzzi des grands soirs, poumonée comme une italienne mais surtout au regard félin, promesse alléchante, véritable bombe qui explose sur chaque apparition. Mamma mia. On comprend alors aisément que les producteurs qui l'avait castée pour le rôle de Domino l'aient très vite engagé sur la vaniteuse, obsédée et volcanique Fiona Volpe. Luciana, ti amo. Una dona fuori clase!


Renversante.

Dans le casting, je suis un peu déçu par la faible présence du personnage de Largo, n° 2 du SPECTRE. Venant d'Adolfo Celi, je m'attendais à mieux. J'ai un faible pour ce gaillard, un visage familier, un théâtreux pote de Gassmann, ouaip, décevant. Son regard n'est pas assez pervers, ni carnassier. Ce n'est pas faute de griller du téton ou de faire montre du dédain le plus assuré face à son collègue grillé sur son siège. Un mauvais barbecue. Dommage.

Encore un savoureux échange paternaliste entre Q (Desmond Llewelyn)et JB. James Bond de plus en plus gamin et Q de plus en plus irrité. Je marche.

Somme toute un James Bond plus que correct, un peu alourdi par ses scènes sous-marines mais remonté -et comment!- par sa bad James Bond girl ainsi que par son esthétique générale entre décors futuristes et couleurs chatoyantes.

Un peu de Paluzzi avant de partir?

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