mercredi 28 octobre 2009

Le Pharaon



1966

Titre original : Faraon
Titre francophone : Le Pharaon
alias : Pharaoh

Cinéaste: Jerzy Kawalerowicz
Comédiens: Ewa Krzyzewska - Krystyna Mikolajewska - Barbara Brylska - Jerzy Zelnik

Notice Imdb



Vu en juillet 2008:

Je ne sais rien de ce film, c'est d'abord un objet de curiosité, des captures intrigantes par une photographie travaillée. Je ne connais pas son histoire, ni même son réalisateur ou ses acteurs. Bref, c'est avec aucun a priori que je me pose devant une oeuvre très attirante de prime abord.

Et puis rapidement je déchante.
Le second plan-séquence, un long travelling sur la course d'un soldat vers son chef militaire, le fils de pharaon, futur souverain, ce long plan qui essaie de faire beau et spectaculaire est somme toute très tape à l’œil. Un clinquant superficiel qui colle aux basques du film un long moment, pour ne pas dire toujours.

C'est vrai que la photographie, travaillée aux filtres et au maquillage pour les comédiens, est plutôt agréable et surprenante pour la rétine. C'est vrai que les comédiennes sont fort jolies également, surtout Krystyna Mikolajewska, une vraie bombe, ou même Barbara Brylska, qui perd en route de son charme avec un personnage au jeu ampoulé. Mais elle n'est pas la seule.

Plus que les comédiens il semble bien que l'usage de la caméra et le rythme donné par un montage plutôt lâche laisse au film une sorte d'emphase vite pénible. Le genre souvent cérémoniel il est vrai n'est pas seul responsable de ce style boursouflé. On sent tout de suite que le cinéaste veut nous en mettre plein la vue. La surabondance de moyens qui suinte sur bien des séquences ne peut faire oublier les gesticulations de la caméras qui à défaut de prouver le savoir-faire du cinéaste démontrent combien l'excès d'effets et de démesure rend le discours et l'image artificiels. La caméra balbutie.

Et l'on s'emmerde ferme.
Le film raconte l'affrontement politique et peut-être aussi philosophique (à moindre échelle) entre un jeune pharaon fougueux autant que réformateur et les conservateurs prêtres qui gouvernent en sous main à la place du souverain. Les complots entre les différentes castes, entre les peuples (assyriens, juifs, phéniciens et égyptiens), entre les générations forment le canevas principal du film mais n'apportent guère de réponse convaincante, ni même intéressante un tant soit peu. On a même droit à une confrontation/usurpation avec un sosie... c'est au final assez pauvre.

Restent des comédiens au jeu acceptable, deux ou trois jolies donzelles et une photographie en recherche de personnalité, un tout qui fait ne pas regretter d'avoir vu le film.

dimanche 25 octobre 2009

X-Men Origins: Wolverine



2009

Cinéaste: Gavin Hood
Comédiens: Hugh Jackman - Liev Schreiber - Danny Huston - Ryan Reynolds

Notice Imdb

Vu en dvd




Le titre m'intrigue. Va-t-on avoir droit à une série de Xmen origins avec d'autres personnages que Wolverine? J'aime bien la série de Xmen, celle de Singer pour être précis, le 3e de Ratner me laissant froid à tel point que je n'en ai aucun souvenir. Ne connaissant pas Gavin Hood, je n'avais ici aucun a priori. Du point de vue spectaculaire, l'objet est bien foutu. Un bataillon d'effets spéciaux plus que corrects (excepté pour les griffes, aïe, y a qu'à bien regarder la capture, c'est net),

de cadrages cinémascopés, de filtres appuyés, de mouvements de caméras étudiés et une mise en scène lisible offrent un film assez bien fait.

Mais ici et là, on notera de nombreuses exagérations scénaristiques qui font rigoler. C'est toujours mauvais signe quand on rit devant les scènes d'action d'un film comme celui-là. Sans parler de réalisme, évoquons tout de même le fait que le scénario doit maintenir une certaine crédibilité. Une contenance dans l'écriture est nécessaire. Ici, cela fait par instants un vilain défaut. On est parfois même au bord du grotesque le plus nanarisant. A d'autres moments, les affrontements les personnages ultra testostéronés sont particulièrement spectaculaires : les effets, primaires, fonctionnent, jusqu'à ce qu'ils soient gâchés parfois par l'outrance d'une écriture un peu bâclée.

Axé sur les difficultés identitaires de Logan, le film table sur la colère de ce dernier, sans cesse asticoté par son frère ou Stryker. Un film colère, explosion, sueur sous les bras et sang à la tempe, avec de rares pauses de douceur destinées à amplifier la violence par rupture qui relève encore le niveau de rage du héros.

Finalement on n'apprend guère de choses qu'on ne savait déjà sur Wolverine. Avec quelques jours de recul, je me dis que les aspects superficiels de cette production l'emportent. Malgré tout, le visionnage n'a pas été désagréable. On aboutit à un divertissement efficace et sans subtilité.

Concernant le casting, Hugh Jackman tient bien son rôle. Sur la continuité de son travail précédent avec Fincher et Ratner.

Je suis loin d'avoir été satisfait par la très fade Lynn Collins.

J'ajouterais que la prestation de Liev Schreiber m'a surpris. Habitué à le voir dans des rôles moins virils, j'ai eu un peu de mal à le considérer comme un grand méchant loup.

Danny Huston, en "jeune" Stryker, est également un peu faiblard.

Devant la faiblesse de la distribution, je m'interroge sur la direction d'acteurs du cinéaste.

Trombi:
Un Dominic Monaghan, excellentissime comédien, un peu "lost" ici:

Un autre "lost", Kevin Durand (à retrouver dans les plis du maquillage):

Will i Am:

Taylor Kitsch:

Daniel Henney:

Ryan Reynolds:

Julia Blake et Max Cullen:

Troye Sivan:

Petit caméo de Patrick Stewart:

Encore plus petite panouille, celle d'un pourtant immense joueur de poker, Daniel Negreanu:

Body double



1984

Cinéaste: Brian De Palma
Comédiens: Craig Wasson - Melanie Griffith

Notice Imdb

Vu en dvd




C'est vraiment à pas feutrés que je découvre l'oeuvre de Brian De Palma, un auteur dont les abords m'ont longtemps et difficilement été accessibles. Je trouvais la plupart de ses films juste intéressants mais peu enthousiasmants. J'en ai oublié une flopée. Jusqu'à la découverte récente de Carlito's way qui est pour moi un chef d'oeuvre d'écriture et de mise en scène, le regard que je portais sur De Palma était presque méprisant, j'avoue et mon attention sur ce réalisateur n'était pas des plus soutenues. Carlito's way a dû modifié plein de choses. Au début de ce film, j'avais beaucoup plus d'attente et d'espérance et par conséquent d'envie.

Décontenancé pendant un long moment par les nombreux emprunts au cinéma d'Hitchcock que je trouvais au mieux d'insistants hommages au pire de faciles plagiats, je me suis laissé embarqué par le procédé et ai fini par lui trouver même un charme certain. Moins admiratif sur les séquences de "Fenêtre sur cour" voyeuristes,

j'ai par contre été subjugué par les scènes où le héros suit celle qui le fascine le long des rues d'Hollywood.

Il en a été de même pour la prestation de Craig Wasson que j'ai trouvée au départ très conventionnelle et qui finit par me plaire au fur et à mesure que sa claustrophobie l'assaille.

Heureux également de retrouver Gregg Henry dont la folie m'avait marqué dans Payback.

Et puis Mélanie Griffith,

mi-fille, mi-putain, dans un rôle gentillet, tente de donner une image moderne de la jeune femme délurée, mais objet de tous les fantasmes et désirs masculins, un peu fluette par instants elle parvient tout de même, grâce à son sourire à mâchoire inférieure proéminente, à vamper la caméra. Inexplicable.

Mais que dire alors du regard hypnotisant de Deborah Shelton, des yeux à se faire damner?

Remercions enfin De Palma de clore son film sur une très belle paire de seins. Après avoir éteint lecteur, téléviseur et lumières, ces images sont restées longtemps imprégnées sur le fond de mes yeux, en promesse de doux rêves.