mardi 21 septembre 2010

Creepshow



1982
Cinéaste: George A. Romero
Comédiens: Adrienne Barbeau - Leslie Nielsen - Ed Harris - Stephen King

Notice Imdb


Vu en dvd



Une affiche qui m'avait marqué quand j'estois gamin, aperçue dans Première, Video 7 ou L'écran fantastique et un film bizarrement que je n'avais jamais vu. Mais cette affiche était si remarquablement imprimée dans ma cervelle que tôt ou tard je devais le voir. Le DVD me tendait la jaquette à la médiathèque. Zou, l'emprunt se fit comme une évidence.

Et je découvre un film plutôt rigolo avec des images connues, comme la tête hargneuse d'Adrienne Barbeau

et les grimaces de Stephen King

ou de Leslie Nielsen,

un film agréable assez peu effrayant. Par bien des aspects, il m'a fait penser au film "La quatrième dimension" : des petits sketchs un peu horrifiques, qui s'amusent avec les éléments du genre.

Hommage plus que parodie, le film reprend des thèmes qui ont construit ce genre, dont Romero a été l'un des pionniers. Les morts-vivants, il en connait un rayon. Quant au péril alien, il reprend les peurs rouges du maccarthysme. De même le monstre libéré d'une caisse qui provient d'une expédition polaire a sans doute également à voir avec "La chose d'un autre monde" d'Howard Hawks. En 1982, les américains sont revenus de leurs trouilles eschatologico-nucléaires. La guerre est en passe d'être gagnée, mais si! L'horreur au cinéma peut d'ores et déjà prendre des airs de grande rigolade, exutoire de nouvelles frustrations, plus proches des affres de l'ultra-consumérisme par exemple.

Effectivement, on ressent le film comme une grande farce, à la mode médiévale, macabre, où tout le monde prend plaisir à mettre en image ces histoires humoristico-morbides. On peut parler également d'hommage à Mario Bava et Dario Argento, l'école italienne, avec ses fumées et couleurs primaires vives.

Les contrastes avec les autres scènes sont un peu trop manifestes. Chez les italiens une certaine continuité permettait de rendre acceptable ces lumières irréelles et donc plus effrayantes, alors qu'ici cela apparait peu subtilement. On perd en gravité ce qu'on gagne en grotesque. Certes, cela produit un effet comique, indéniablement. J'imagine que c'est le principal objectif de l'opération et que le côté "effrayant" était secondaire. Les grimaces poussées à leur extrême dans les derniers plans à fin de chaque sketch renforcent ces impressions. De même que l'habillage bédéisé de certaines séquences souligne le côté enfantin du film.

Et puis quel délice que ces effets spéciaux de Tom Savini! Toute une époque!

Bref un bon petit film d'horreur, pour sourire, une sorte de pot-pourri perfidement jouissif et régressif.

Trombi:
Ed Harris:

Hal Holbrook:

Fritz Weaver:

Carrie Nye:

E.G. Marshall:

Viveca Lindfors:

Ted Danson:

Warner Shook:

Robert Harper:

Elizabeth Regan:

Gaylen Ross:

Jon Lormer:

Don Keefer:

Nann Mogg:

Iva Jean Saraceni:

Tom Atkins:

Bingo O'Malley:

1 commentaire:

  1. Same player shoot again, quand je vous dis que 83 est l'année du King...
    Une vingtaine de bouquins déjà au compteur du conteur (son œuvre future n'atteindra plus les quelques sommets épars dans cette décennie prodigieusement prolixe) et le petit père binoclard du Maine enfile les sapes du bankable-en-chef, sa fraîche autorité l'imposant jusqu'à Hollywood (soit 1700 bornes d'est en ouest, de Castle Rock à LA), et les échos portant jusqu'à nous autres, au fin fond de notre confins Normandie-Thymerais-Beauce: en août 83, voir Creepshow en salle (pensez donc, le gars de Zombie avec le gars King, dans un film à sketchs horribles !), relevait du dernier cool (je n'aurais pas cette chance, devant attendre sa sortie VHS), garanti sur sanguinolente facture. On bavait sur les généreuses photos de Mad Movies (béni n°27 !) et de l'Ecran Fantastique, on ne se formalisait pas de ces cadrages de guingois, ni de ces éclairages bleu/rouge outrés, faisant passer Argento pour David Hamilton... on kiffait, Jourdain boutonneux et à badges Iron Maiden, sans savoir ce qu'était encore la kiffe, on trépignait sans jamais avoir eu un EC Comic en mains (les revues d'horreur, telles Tales of the Crypt, à qui l'on rend hommage ici)... Creepshow c'était tout un symbole, dans le genre retro et humour noir (autant de clés et de codes qu'on avait guère en poche, mais la sublime affiche emportait le morceau), pour qui tapait ses douze berges l'année qui voyait naître Frank Ribery et Amy Winehouse.
    Très fidèle à l'esprit des comics salués (bien que Stephen trouve le moyen d'adapter toutefois deux de ses propres ludiques nouvelles), le titre parvient en outre à conserver une forme très homogène, ad hoc et vraiment convaincante dans son habillage et sa plastique générale (il y aurait plus à dire dans l'écriture du script, recourant à quelques redites (les segments Father's Day et Something To Tide Over usant de ressorts back-to-life-with-anger un poil proches).
    La chose demeure ainsi véritablement plaisante malgré le déséquilibre (les sketchs 1 et 5 s'avérant très au-dessus des épisodes centraux (la performance d'acteur de King demeure toutefois plutôt bath, en verdissant Jordy Verrill et le contexte peepingtomo-videosurveillique de l'épisode avec Leslie Nielsen assez valabre aussi !)), drôle et hargneuse, grotesque et vulgaire, mais aussi infiniment tendre et ouvertement nostalgique, au point qu'on adhère sans grande retenue, retirant un plaisir différent -mais certain- d'un sketch à l'autre au fil des visionnages (ado, le gimmick "Je Veux mon Gâteau !" me dura longtemps tandis que l'impact du dernier sketch (They're Creeping Up on You) s'avéra fichtrement durable, Gilliamien qu'il était presque (en tous cas un ton et un univers absolument inédit à mes yeux d'alors)).
    Dans le genre film à sketchs fantastiques, c'est en tous cas le meilleur à ce jour (supplantant La Quatrième Dimension de Spielberg & cie, les séquelles creepshowiques ou les opportunistes et futures assemblées de talents fatigués, façon Deux yeux Maléfiques ou Body Bags...

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