mercredi 15 juin 2011

Plans rapprochés




2010

Plans rapprochés

Auteur: Guy Bedos

ISBN-10:
9782234064768
ISBN-13:
978-2234064768


Certes, le lien entre cet ouvrage et le cinéma n'est pas toujours avéré. Mais une très large partie des personnalités croquées par Guy Bedos ici sont acteurs, réalisateurs ou scénaristes, ont frayé avec le 7e art de façon plus ou moins directe. De toute manière, les anecdotes touchant à l'histoire du cinéma et de ceux qui l'ont fait sont nombreuses et parfois très intéressantes.

Bien évidemment, la lecture est passionnelle. J'entends par là que Guy Bedos est un être très particulier, doté d'un ego qui prend une place très importante dans le récit. Il convient donc d'apprécier au préalable le bonhomme afin de pouvoir lui passer ce ton narcissique qui souvent fait la part belle à un orgueil volumineux. Quand on sait quel type affectueux il est, on comprend mieux toutes ces ruptures, ces crises, mais également ces retrouvailles, cette chaleur qui pimentent le livre.

Les portraits qu'il livre sont d'aspect rugueux. Le style un peu brusque, saccadé, où les mots sont lâchés par à-coups, lui va bien au teint. On l'entend parler de ce débit d'acteur qui insiste, qui martèle, puis laisse échapper une longue et fine phrase comme on tisse un alexandrin, pour la musique des mots et le choc des sens. J'aime bien ce style. D'autant plus que cela se lit avec une agréable douceur, sucrée.

Les portraits sont la plupart des bisous, des paroles pleines d'admiration, voire d'amour. Guy Bedos aime beaucoup. Quand il lui prend de détester, il le fait en s'attachant aux bons mots qui claquent, pour prendre quelque plaisir quand même à évoquer des cons. Ils sont deux ou trois à prendre cher, pas plus. Le livre est bien plus une collection de panégyriques qui permet de voyager entre les années soixante et de ce début des années 10, dans une actualité amère, entre nostalgie, inquiétude et espoir. Le cinéma y prend sans doute la plus large part, la chanson et la politique l'accompagnant poliment.

Guy Bedos est un type entier et par conséquent ses prises de position, dans l'intellect comme dans l'affect, sont souvent catégoriques mais paradoxalement toujours d'une puissante intelligence. J'ai plus que de l'attendrissement pour ce type. Sa tolérance et sa curiosité sont des phares à bien des points de vues. C'est quelqu'un d'important intellectuellement pour moi, quelqu'un en qui j'ai une grande confiance. Même si ce n'est pas systématique, je partage souvent des sentiments et des pensées qu'il fait siens. Son jugement est souvent sûr. Aussi, sais-je ce que ma critique a de totalement partial. Tant pis! J'ai envie d'aimer Bedos et son livre.

Concernant ce qu'on apprend du cinéma, cela reste un livre témoignage sur des individus qui ont compté ou comptent encore. On rencontre Mastroianni, Renoir, Deneuve, Belmondo, Adjani, Signoret, Loren, Coluche et j'en passe. Bref, c'est toujours intéressant, même s'il évoque plus des êtres que des œuvres. A prendre pour ce qu'il est.

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