dimanche 4 septembre 2011

Sous les vents de Neptune



2008

Réalisateur: Josée Dayan
Comédiens: Jean-Hugues Anglade - Jacques Spiesser - Jeanne Moreau - Rémy Girard

Notice Imdb
Vu à la télé


Cet été, j'ai découvert l'univers de Fred Vargas ; j'ai dévoré quatre ou cinq de ses bouquins. Par curiosité, je voulais savoir si on l'avait adaptée. Je n'ai trouvé que ces téléfilms. Ma foi, c'était une bonne occasion pour moi de voir à quoi ressemble le travail de Josée Dayan que je ne connais que de nom. D'autre part, il y a le nom d'Emmanuel Carrère à l'adaptation, au scénario ainsi qu'aux dialogues qui aiguise ma curiosité.

Malheureusement, après avoir vu ce téléfilm - le roman a été adapté ici cependant en deux parties- je suis franchement déçu par tous les aspects de la fabrication.

En voyant au générique la présence de Jean-Hugues Anglade dans le rôle d'Adamsberg, je jubilai. L'acteur est intéressant, parfois même impressionnant. Mais force est de constater qu'il ne s'approche que difficilement du personnage que j'aime beaucoup dans le roman. Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg est un "pelleteux de nuages", un rêveur, un type qui parle lentement, qui prend son temps, qui n'a que peu à foutre des états d'âme de ceux qui l'entourent. Anglade joue un type sur qui les autres ont une influence et, surtout, qui parle vite.

Tout le monde parle trop vite, tout le monde parle trop, tout va trop vite. Le roman fourmille de dialogues, mais enserrés dans un texte plein de pensées et qui prend le temps d'observer plein d'images aussi comiques que poétiques, voire philosophiques. L'humour et la finesse d'esprit des romans n'apparaissent pas de manière bien nette dans ce téléfilm où l'on parle sans arrêt. Fermez donc la un peu, respirez, bordel!

A vouloir tout garder de l'histoire, Emmanuel Carrère a raté la marche. On le comprend. En lisant Fred Vargas, je souhaitais bon courage à ceux qui allaient se coltiner l'adaptation. Les dialogues seraient certainement succulents à mettre en scène, mais pour rendre compte de cette atmosphère et concrétiser par l'image ces histoires ressenties et vécues par des personnages denses et complexes, il fallait une haute dose de talent, une acrobatie qui me semblait bien périlleuse. Fallait composer avec une adaptabilité de costaud. Très compliqué. Trop, manifestement. L'histoire été partagée en deux épisodes, c'est le moins qu'ils pouvaient faire.

Cependant le montage serré, la caméra qui bouge tout le temps, les dialogues incessants et cette musique assourdissante à force d'être omniprésente imposent à la longue une sorte de lassitude. Surtout la musique, grandiloquente, surchargée, totalement inutile, laisse le crâne du spectateur lessivé de fatigue.

Le style Fred Vargas, malgré des histoires par moments peu ragoutantes, est toujours très léger, guilleret, pince sans rire. Une espèce de causticité souriante qui n'apparait pas du tout ici. Au contraire, le film est désespérément sombre, la mise en scène pompeuse, chargeant la mule de façon spectaculaire, à l'américaine. Lourd cumulo-tristus.

Anglade se loupe. Dayan se loupe. Carrère se loupe. Ça fait beaucoup de monde. Par contre, le Danglard de Jacques Spiesser

et la Josette de Jeanne Moreau

sont pas mal troussés. Je crois bien que ce sont les seuls éléments qui m'ont plu. La Camille d'Hélène Fillières

a perdu la légèreté et la liberté de celle du roman : elle est devenue une sorte de beauté froide, figée dans une pause tragique inconvenante, hors-sujet. Retancourt (Corinne Masiero) a dû poser le plus de problèmes à ceux qui étaient chargés de la distribution : trouver une femme à la fois grosse, féminine, costaude, belle, charmante et spirituelle n'est pas une mince affaire. Là encore, ils se sont trompés. Mais la tâche était bien trop difficile. Les circonstances atténuantes existent.

Bref, non seulement ils loupent le roman, mais en plus proposent un téléfilm de médiocre facture, un peu désagréable à suivre. J'ai déjà pris une option sur d'autres adaptations de Vargas signées Dayan, je nourris quelques craintes maintenant. Positivons et disons que je ne pourrais qu'être heureusement surpris.

Trombi:
Myriam Boyer:

Rémy Girard:

Sandra Speichert:

Germain Houde:

Roger Dumas:

Hans Meyer:

Bernard Freyd:

Fanny Mallette:

Nicolas Canuel:

Pierre Lebeau:

Jasmine Dubé:

Luc St. Denis:

Antoine Bertrand:

Rémi-Pierre Paquin:

Raymond Bouchard:

Martin Fortier:

René Gagnon:

Ruth Charest?

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