samedi 31 mars 2012

Viridiana



1961

Cinéaste:
Luis Buñuel
Comédiens:
José Calvo -Fernando Rey -Francisco Rabal -Silvia Pinal


Notice Imdb
Vu en dvd


Sacré Luis! Foutu fouteur de merde! Avec ce film d'une rare et ô combien réjouissante insolence, le maître espagnol prêche un spectateur converti, ce film n'est donc alors pour ma pomme qu'une simple et belle partie de plaisir, car le ton radical ne cache pas très bien le regard ou l'attitude foncièrement enfantine, une espèce d'espièglerie de garnement.
Nombreux sont les plans équivoques, sexuellement, bien entendu. Sourire requis qui sait mettre du sel sur la plaie des incohérences bigotes. Bunuel savoure le fait que sa provocation va d'abord faire bouillir, puis exploser la marmite catho et mortifère de l'Espagne franquiste. Suicide, viol, désir, inceste, triolisme, charité, exclusion, le film charrie son lot de thèmes qui touchent de près ou de loin les tabous fondamentaux, comme les préceptes religieux.
Le personnage jouée par la très belle et généreuse Silvia Pinal rappelle ces héroïnes sadiennes qui se réfugient dans la religion, la prière, la vertu et l'innocence pour échapper au vice, au mâle, à la nature, à tout ce qui les rattache à l'animal, au corps, à la matérialité si basse et si caca, beurk.
Elle est indéniablement pourchassée par une engeance bien moins vertueuse qu'elle, mais plus humaine. Ça sent sous les aisselles. Passant des assiduités d'un Fernando Rey
profondément vicelard à celles d'un groupe d'individus marginaux mais les pieds dans le concret, son destin la pousse toujours vers la tentation. Impossible de fuir sa condition de femme. Le sort s'acharne. La culpabilité la ronge sans cesse. Un ange pris dans les griffes du grand Satan ou une femme qui découvre dans la douleur que "le corps, ce n'est pas sale".
Toute son action bienfaitrice, toute l'abnégation qu'elle a démontré dans son œuvre caritative n'est pas payante, bien au contraire. Et c'est ce que j'aime chez Bunuel, cette emprise implacable de l'histoire sur les personnages, qui dès lors s'étend au spectateur, à leur raisonnement, à leur jugement.
Un film de Bunuel se révèle souvent une démonstration très difficile à contrer. Bien entendu, le scénario fait saillir son argumentation avec une verve aussi percutante que partisane, cependant si l'on veut bien accepter a priori de suivre le trajet de Silvia Pinal, difficile de ne pas accepter l'aboutissement : il est logique, somme toute. La nature reprend ses droits, comme un printemps. A la négation absurde et stérile se substituent les forces de vie.
En surréaliste patenté, Bunuel use et abuse de symbolismes mais n'hésite pas à plonger parfois dans le vif, dans le figuratif. Son propos est clair, ouvert aux non initiés du mouvement. Le film est parfaitement lisible, d'une très belle clarté.
Malgré une structure en deux parties, les scénario dégage une cohérence d'ensemble très appréciable. La première partie ressemble comme deux gouttes d'eau à l'histoire que Bunuel racontera plus en détail dans "Tristana" ; la seconde nous réserve la lente et difficile transformation de la chrysalide, le papillon étant laissé à notre imagination avec cette proposition de jeu de cartes à trois pour l'après-film.
Un très bon Bunuel, piquant, anti-clérical, hédoniste à souhait.
Trombi:Margarita Lozano:

José Manuel Martín:

Victoria Zinny et Francisco Rabal:

José Calvo:

Joaquín Roa:

Lola Gaos (droite):

María Isbert:

Juan García Tiendra:?

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vendredi 30 mars 2012

Columbo: Columbo mène la danse



2003

Saison 13, épisode 05

Titre original : Columbo likes the nightlife
Alias : Columbo: Columbo mène la danse
Alias : Columbo: L'oiseau de nuit

Réalisateur: Jeffrey Reiner
Comédiens: Peter Falk - Jennifer Sky - Matthew Rhys

Notice Imdb
Vu en dvd

Voilà, c'est fini. Je crois bien que je ne l'avais jamais vu et j'avoue qu'à ma grande surprise, l'épisode me surprend, osant se démarquer très franchement de la forme habituelle de la série.

Mais l'on peut mesurer le gouffre qui sépare ce dernier épisode des tous premiers. Et de ce fait, de comprendre pourquoi les dernières saisons laissent un goût quelque peu amer. Avec le temps va, tout s'en va et sur la série c'est sans doute le statut social des personnages qui s'est fait la malle. La classe, progressivement, s'en est allée.
Le premier pilote avait pour meurtrier un grand psychanalyste, avec boutons de manchettes, on est là avec un vulgaire patron de night-club aux prises avec un maître-chanteur minable et une actrice de 4e zone, mi pute mi soumise.
Columbo visitait les villas les plus luxueuses à Malibu ou Beverly Hills, il arpente ici les hangars vulgaires, les quartiers miteux du Los Angeles défavorisé, dans les quartiers en friche industrielle.

Autre temps, autres mœurs, et autre musique : baignant dans le monde de la nuit, c'est sous le pouls d'une techno cheap et urbaine que Jeffrey Reiner, le réalisateur, s'essaie à quelques mouvements de caméra, notamment ceux qui suivent en vue subjective l'entrée du jeune patron dans sa boite de nuit. On pense à celle de Nicholas Cage dans le casino de "Snake eyes", dans une moindre mesure. La comparaison s'arrête là, bien évidemment.

Mais on note avec bonheur que le cadrage est assez inventif. Reiner cherche des plans plus complexes qu'à l'habitude, des contre plongées, de légers travellings.

Sur la photographie également on s'aperçoit qu'un gros travail a été fait pour complexifier l'image notamment avec une attention particulière sur l'agencement des couleurs. Tous ces efforts sont louables, bien que tardifs.

L'histoire aussi est assez bien ficelée. Le parcours logique que suit le lieutenant est plutôt bien construit, sans grande surprise cependant. Rien d'extraordinaire, mais au moins on ne déplore aucune faute de goût. L'épisode n'est pas trop mauvais. Dans les dernières saisons, il peut même s'enorgueillir de faire partie des meilleurs.

Je regrette seulement la relative médiocrité des comédiens. Encore une fois, c'est sans doute ce qui plombe les dernières années columbiennes, les acteurs ne sont pas à la hauteur de leurs prédécesseurs.

Adieu et merci mister Falk.

Trombi:
Matthew Rhys:

Jennifer Sky:

Douglas Roberts:

Carmine Giovinazzo:

Julius Carry:

Steve Schirripa:

Jorge Garcia:

John Finnegan:

Valerie Landsburg:

Karen Maruyama:

Jamison Yang:

Audrey Wasilewski (gauche):

Columbo: Meurtre en musique



2000

Saison 13, épisode 04

Titre original : Columbo - Murder with too many notes
Alias : Columbo: Meurtre en musique

Réalisateur: Patrick McGoohan
Comédiens: Peter Falk - Billy Connolly - Richard Riehle

Notice Imdb
Vu en dvd


Dans la forme comme dans le fond, ce Columbo est d'un classicisme caractéristique, mais fait preuve de si peu de sel qu'on en sort un brin frustré. Trop sage en somme.

L'histoire n'est pas très originale, mais c'est là un défaut qu'on a pu voir dans des épisodes parmi les meilleurs, car ce qui fait saliver c'est certainement bien plus l'intensité dramatique que mettent les comédiens notamment dans la relation cruciale entre le lieutenant et le meurtrier.

Or, là, encore, comme trop souvent dans les derniers épisodes, on peut déplorer que l'acteur principal, ici Billy Connolly, ne fait pas montre d'une réelle densité de personnage, son jeu reste très moyen, au mieux ordinaire, au pire trop appuyé.

Sa victime, Chad Willett, est même particulièrement mauvais. Heureusement, cet épisode offre un camouflage de meurtre en accident qui lui, ne manque pas d'originalité. Ce n'est pas le premier meurtre d'ascenseur/élévateur, certes, mais celui-là est assez bien mené.

Visuellement, la réalisation de Patrick McGoohan est très décevante, plate et lisse. Ce n'est pas l'habitude avec le rieur McGoohan.

Et on se prend même à se demander si Peter Falk n'est pas éteint. Comme si la direction des acteurs laissait également à désirer.

Quelques jours après avoir vu ce téléfilm, je n'avais pas de souvenirs d'une scène truculente, particulière. C'est dire à quel point les rapports entre Connolly et Falk sont peu épicées.

Un épisode moyen.

Trombi:
Richard Riehle:

Charles Cioffi:

Hillary Danner:

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