jeudi 28 février 2013

L'heure suprême



1927 

Titre original : 7th heaven
Alias: L'heure suprême
Alias: Seventh heaven

Cinéaste: Frank Borzage
Comédiens: Janet Gaynor- Charles Farrell

Notice Sc
Notice Imdb

Vu en dvd




J'avais quelques appréhensions devant ce muet mélodramatique, mais finalement le travail sur les décors a fait son œuvre et fait passer la pilule sans grand heurt. Les deux comédiens principaux (Charles Farrell et Janet Gaynor en font un poil trop, c'est indéniable, mais cela aurait pu être bien pire.

Le plus ennuyeux est le montage de certaines scènes qui ralentissent considérablement le rythme et par là, l'intérêt du spectacle. Les scènes où les troupes fraîchement mobilisées pour le premier conflit mondial défilant dans la rue et qui sont entre-coupées par les lamentations du héros malheureux de laisser sa donzelle sont vites rendues exaspérantes. Entre la musique lancinante et la répétition du montage qui n'en finit plus de nous servir cet effet de résonances, j'ai eu toutes les peines du monde à ne pas grincer des dents.

Dans l'ensemble, d'autres scènes auraient mérité de ne pas s’appesantir sur l'expression des acteurs. Comme si Frank Borzage s'inquiétait que le public ne comprît pas ce que se passait à l'écran alors que tout paraissait bien évident. Ce n'est donc pas de ce côté que j'ai pu éprouver quelque plaisir.

C'est bien plutôt sur le graphisme de la plupart des décors, sur ces angles incroyables, irréalistes, mais bourrés de charme que Borzage fait prendre aux lieux, aux objets qu'il filme qu'il y a matière à s'enthousiasmer. Il y a là un trait que je crois retrouver dans d'autres films du cinéaste : un soin tout particulier à créer un cadre caractéristique, très expressionniste. Il émane de ces décors, de ces formes effilées et surtout totalement fantaisistes, où les grilles dessinent des volutes, où les lames de parquet ressemblent à des racines tortueuses, une poésie baroque, puissante, extrême, mais qui finalement, parvient à trouver une voix, dans une tessiture propre à enrichir le récit d'une émotion véritable. Je ne vois là que le fruit d'un gros travail formel, d'une imagination et d'un style tout personnel de la mise en scène.

Avec un peu plus de sobriété dans la direction des acteurs, le film m'aurait beaucoup plu. Ici, je reste sur ma faim. Avec tout ce que j'ai décrit plus haut, on aurait tôt fait de penser que ce muet est pénible. Ce serait un tantinet exagéré et pour tout dire injuste. Et puis il compte quelques atouts secondaires non négligeables. Comme cette audace érotique ici, cette aisance de moyens pour dépeindre la guerre, etc.

Le film n'est pas mauvais mais accumule un trop grand nombre de défauts qui m'empêchent d'être conquis.

Trombi:
Ben Bard:

David Butler:
Albert Gran:

 Marie Mosquini:

 Gladys Brockwell:
Emile Chautard:

 Jessie Haslett:

Brandon Hurst:

 George E. Stone:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire