jeudi 3 avril 2014

Breaking Bad saison 1



2010
Saison 1
7 épisodes

Réalisateurs: Vince Gilligan - Adam Bernstein - Jim McKay - Tricia Brock - Tim Hunter - Bronwen Hughes
Comédiens: Bryan Cranston - Anna Gunn - Aaron Paul

Notice SC
Notice Imdb

Vu en streaming



Courte saison, 7 épisodes. C'est dire s'ils y croyaient! Faut avouer que le parti pris est d'un couillu! Faire une série sur un cancéreux, petit bourgeois le jour, préparateur de dope amateur la nuit... c'est un programme si peu politiquement correct. Les français peuvent toujours se la raconter sur la liberté artistique et culturelle bleu blanc rouge, mon cul! Ce sont bien les ricains, et seulement eux, qui sont capables de pondre une série pareille!

Quand je rédige un petit truc sur les séries que je découvre et que j'adore, ce qui revient sans arrêt, c'est la justesse de l'écrit, l'intelligence. Je n'ai vu que 7 épisodes et je sais déjà qu'on a là un travail hors-pair. Sur certains épisodes, on est parfois ahuri par la précision, du texte comme du tempo. C'est d'une netteté, d'une concision imparable. Rien à jeter!

Par exemple, il y a cette scène où toute la famille est réunie dans le salon pour que chacun puisse déballer tout ce qu'il a sur le cœur, à propos de la manière dont Walter (Bryan Cranston) gère son combat contre le cancer. Skyler, sa femme (jouée par Anna Gunn), organise cela en demandant à celui qui tient le coussin qu'il prenne la parole. Les autres doivent attendre d'avoir ce coussin en main pour s'exprimer. Cette méthode psycho-prout-prout fait craindre le pire.... dans la bêtise, dans le mode pensée pré-mâchée conventionnelle et un peu con. Or, cette séquence est dynamitée en moins de deux par l'hypocrisie des uns ou la sincérité des autres mais surtout, quand c'est le tour de Walter, on assiste à un des discours les plus percutants sur la maladie, la peur de la mort. Je ne sais pas si on a déjà parlé aussi bien, de façon aussi naturelle et intelligente de la maladie.

Cette série réussit l'exploit de maintenir un niveau de finesse en continu tout en distillant des petites piques à la morale habituelle. L'humour est bien présent également, noir la plupart du temps, parfois très glauque, mais aucune concession n'est faite pour véritablement accorder le récit, la trajectoire des personnages à une morale traditionnelle. L'ouverture d'esprit de ces personnages, le double discours sur la société américaine actuelle, le soin pris à garder des personnages réalistes font de cette série une belle promesse. En ce qui me concerne, je goûterais volontiers à la 2e saison.

Lors de celle-ci, sur le plan du jeu, l'acteur Bryan Cranston confirme tout le bien que je pensais de lui. Guère de surprise de son côté, il est très sûr. Énorme plaisir à suivre son personnage. La fracture mentale qu'il subit est superbement dépeinte. Progressive mais constante.

J'ai encore un peu de retenue dans l'enthousiasme pour son acolyte Aaron Paul. J'attends de voir les saisons suivantes pour être totalement conquis.

De même pour Anna Gunn. Elle joue bien, mais il m'en faut un peu plus.

Dans les personnages secondaires, je retiens Dean Norris qui joue le beau-frère, bien beauf, bien lourdaud, à la vulgarité altière... mais d'une part, il le joue très bien, et d'autre part, je le soupçonne d'en garder sous la semelle, de façon à pouvoir en tirer des éléments plus fins plus tard, plus inattendus. J'espère davantage de son personnage.

Dans le pittoresque et la pitrerie la plus débridée, le mafieux Tuco (Raymond Cruz) pourrait aussi constituer par la suite un ingrédient plein de folie. Personnage prometteur itou.

Voilà, sans cliffhanger particulier, cette saison 1 donne envie de poursuivre les aventures des personnages, d'ores et déjà intrigants, de connaitre la progression des enjeux déjà bien ancrés dans le récit.

Trombi:
Betsy Brandt:

RJ Mitte:

Max Arciniega:

Jessica Hecht:

Tess Harper:

Michael Bofshever:

Charles Baker:

Matt Jones:

Adam Godley:

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