lundi 28 mars 2016

Hibernatus



1969

Cinéaste:
Comédiens: Louis de Funès - Claude Gensac

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray (mais captures dvd)

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Dans la filmographie de Louis de Funès, ce second film tourné avec Édouard Molinaro fait partie de mes favoris.
Ayant compris que Édouard Molinaro mettait très bien en valeur son travail comique, tout en proposant une mise en scène plus dynamique et surtout plus originale que celle de Jean Girault par exemple, Louis de Funès 
paraît donner de sa pleine puissance. Il est au sommet de son art : entre les mimiques, le rythme de sa diction et les inventions gestuelles, son jeu est extraordinaire de précision et de justesse.
Le scénario met parfaitement le personnage de Louis de Funès sur les rails de la folie. Peut-être que ce scénario est un peu déséquilibré, avec deux parties absolument différentes, par leurs enjeux ? En effet, la césure provoquée par le réveil de l'hiberné marque une rupture brutale. Cependant, cette dichotomie ne me dérange pas plus, dans la mesure où le rythme comique est sauvegardé.
Certes, l'unité de lieu et de temps dans la seconde partie pourrait laisser à penser que le film s'essouffle après une première partie mouvementée, mais en l'occurrence, la fièvre qui anime Hubert de Tartas devant la place de plus en plus gourmande que prend Paul Fournier prend le relais et Louis de Funès laisse se développer en lui une vague de plus en plus grosse d'excitation et de crainte jusqu'à l'apothéose pleine de démence qui clôt le film en un éclair.
A la fin, on est un peu déçu que ce soit déjà fini. Le film est plutôt court, ne dépassant que de peu l'heure vingt.
D'autre part, ce film est l'un de ceux qui mettent très bien en scène l'acolyte adorable Claude Gensac 
dans la filmographie de Louis de Funès. Ici elle est parfaitement utilisée. Sans être la nunuche habituelle, son personnage sait faire preuve au contraire de caractère face à la pile électrique defunésienne.
Leur couple, obligé de se faire la cour à nouveau, est si ce n'est émouvant du moins dans une posture qui laisse apparaître beaucoup de tendresse entre eux, une complicité dont il est agréable en tant que spectateur de sentir la chaleur.
Outre le fantasme personnel que représente cette pétulante Claude Gensac,
 il en est un autre qui fait rêver ici : le voyage temporel auquel est livré le personnage de l'hiberné. Le film m'a toujours fasciné pour cette histoire, laquelle fait irrémédiablement penser au joli texte de René Barjavel ("La nuit des temps"). Le bond incroyable qu'il fait et qu'on mesure à la fin du film laisse le bonhomme pantois et c'est pas loin de ce que ce conte merveilleux pouvait susciter chez le jeune bambin que j'étais lorsque j'ai vu le film la première fois.
Depuis, je revois cette farce régulièrement avec toujours autant de délectation, comme on va voir une vieille tante, une fois l'an, en pèlerinage.
On y retrouve un Claude Piéplu 
excellent, montant dans les aigus quand Louis de Funès ose le défier ou au contraire, un Michael Lonsdale 
froid, à la voix si basse, ou bien encore un Paul Préboist 
très bon en domestique un peu simplet et bien entendu le souffre douleur de son patron. Une mention spéciale pour Pascal Mazzotti
un acteur qu'on voit par-ci par-là mais dont le nom nous échappe la plupart du temps : il est ici très bon, au diapason d'un Louis de Funès plus que volcanique.


Bref, un très bon cru pour les aficionados de Louis de Funès ! Un immanquable !

Trombi:
Bernard Alane:

Olivier De Funès:

Annick Alane et Yves Vincent:

Eliette Demay:

Martine Kelly:

Jacques Legras:

Evelyne Dassas:

Harry-Max:

Max Montavon:

Carlo Nell;

Monita Derrieux et Robert Le Béal:

Paul Bisciglia:

Jean-Pierre Zola:

Michel Duplaix:

Robert Lombard:

?!

dimanche 27 mars 2016

Le placard



2001

Cinéaste: Francis Veber
Comédiens: Daniel Auteuil - Gérard Depardieu - Michèle Laroque - Michel Aumont

Notice SC
Notice Imdb

Vu à la TV


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Le placard n'est pas un grand Veber. Par bien des aspects, il dépareille dans sa filmographie. Il y a dans ce film beaucoup de commisération, plus de tendresse qu'à l'habitude avec ses films où le rythme est plus rapide et le mordant plus violent. C'est un Veber presque assoupi. Quelques scènes viennent rappeler de temps en temps, par la finesse et le rythme des dialogues que c'est bel et bien un film de Francis Veber, mais parfois on est en droit de se demander s'il n'y a pas d'erreur sur la marchandise.

Autre question : Daniel Auteuil 
est-il le meilleur à son poste pour un personnage effacé, dépressif, éperdu d'amour pour une femme dépourvue d'humanité ? Ce Pignon là a dû être sacrément difficile à caster : même Pierre Richard n'aurait pas été le meilleur choix. Il fallait un homme suffisamment viril pour que sa part de féminité ne soit pas trop envahissante, tout en étant indubitable : compliqué en somme. Quoiqu'il en soit, même s'il est un très grand acteur, je ne trouve pas que Daniel Auteuil soit totalement à son aise, sauf dans les dernières scènes où son personnage se livre enfin.
Ceux qui l'entourent sont bien plus confortables. Gérard Depardieu 
est incroyable, assez épatant quand son personnage balourd se laisse peu à peu envahir par ses doutes et ses émotions. Alors les failles se font gouffres et Depardieu émeut. Génial.
De même Michel Aumont est très bien. Sa voix, son tempo sont remarquables pour ce rôle, à la fois dur, précis, fort et sensible.
J'ai un gros faible pour Michèle Laroque 
que je trouve irrésistible. Un charme fou. J'aime les femmes racées, élégantes et sexy à la fois. Or, Michèle Laroque 
parvient à incarner cette sensualité avec un je-ne-sais-quoi qui laisse deviner l'intelligence et la force de caractère du personnage qui n'est pas juste une belle femme, ce qui la rend encore plus attirante évidemment. Sa filmographie n'est pas aussi pléthorique qu'elle devrait l'être ; ce qu'elle a fait au théâtre est plus intéressant, mais cela en fait donc une comédienne rare.
et Thierry Lhermitte complètent avec justesse un casting de grande qualité.
Je suis cependant moins convaincu par Alexandra Vandernoot
 et Stanislas Forlani, mais dans l'ensemble la distribution est sans tache.

Non, c'est juste la proposition générale du film, l'idée du placard et de la fausse homosexualité, qui me semble trop limitée. Les situations et les gags ne sont pas des plus percutants. L'humour un brin suranné provoque par conséquent une légère déception.
Trombi: