mercredi 20 avril 2016

Lupa la louve


1998

Attila... mon amour, tome 1
Lupa, la louve

Auteur: Jean-Yves Mitton
Dessinateur: Franck Bonnet
Editeur: Glénat

Notice SC


J'aime bien ce que fait Mitton : allier la grande Histoire à un conte anecdotique quelquefois crapoteux et rendre ainsi un récit âpre. L'Histoire devient rugueuse. Il rajoute par ici de la violence, par là une pincée d'érotisme. Mitton, c'est de la bédé historique label "mauvais genre" : ça sent le dessous de bras et c'est un peu pervers, comme un bon western spaghetti. L'humour n'est jamais bien loin non plus, malgré les horreurs décrites. On frôle les interdits tout en suivant un modèle formel des plus classiques.
En effet, moi qui adore l'école franco-belge, je suis servi. Que ce soit avec Rocca ou ici Franck Bonnet, le trait ressemble assez à ce qu'a fait Chéret sur Rahan. Il y a là un académisme, à l'ancienne, qui me plaît bien.

Concernant cette série sur Attila, je la découvre alors que je connais déjà Les chroniques barbares, Vae Victis et Quetzacoatl. J'avance donc en terrain à peu près connu.
Ce premier tome n'est pas des plus flamboyants, faut avouer. L'action est mollassonne, se déroulant essentiellement dans le camp d'Attila, sous sa tente même. Peu de mouvements, peu de ruptures. On cause beaucoup et le tempo paraît s'allonger.

Néanmoins, on ne s'ennuie pas pour autant. On reste attentif et curieux. En fait, on s'attend à ce que cela décolle, et de fait, la fin de l'histoire arrive si brutalement qu'on se trouve un peu con au bout, avec un "ah bon" maousse costaud. Petite frustration qui grandit alors quand on considère l'album dans son ensemble. Certes, il a bien présenté le personnage d'Attila et cette Lupa, mais guère plus.
C'est un album introductif très bref. J'aurais préféré plus de nerf pour entamer cette série.
Le dessin est fort correct. L'aspect formel historique m'a plu. Les détails font vrais, comme ce joli plan aérien du camp d'Attila par exemple. Les dialogues ne sont pas extraordinaires, mais ont le mérite d'être à peu crédibles ou du moins vivants, percutants.


Espérons que le deuxième tome sera un peu plus pêchu. 

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